Un court texte med-fano-humoristique sur les nains (à la Tolkien, Warhammer & co) et leur société dont on ne voit finalement pas bien souvent les coulisses 😉
Khomdrim déposa sa lourde masse aux pieds du trône de pierre, signifiant ainsi son allégeance au nouveau roi de la montagne. Ce dernier, issu d’une longue lignée de nains noble au courage jamais démenti, frotta sa barbe en souriant puis s’adressa au guerrier qui lui faisait face :
– Valeureux Khomdrim, fils de Harakam et de Kaelkoraa, petit-fils de Kokarubo, de Fimalia, de Umbordoro et de Glinelora, arrière-petit-fils de Porkomafibo, de…
– Mon roi, c’est bon, merci.
– Plaît-il ?
– Merci du temps et des honneurs que vous m’accordez, mais le temps presse.
– Hum, hum, soit. Je t’écoute, Khomdrim, fils de Harakam et de… Je t’écoute, je t’écoute.
– Mon bon roi, j’aurai bientôt une descendance.
– J’en suis heureux, sois béni !
– Merci, mon bon roi.
– Comment vas-tu appeler ton enfant ?
– Si c’est un mâle, Khom. Si c’est une femelle, Kal.
– Très bien, je vois que tu respectes les lois du clan et que tu réduis d’une syllabe les noms de cette génération. Tu seras ainsi exonéré de la taxe des copistes, comme convenu.
– Oui. Merci. Je ne fais pas cela pour l’argent, mais par respect pour nos règlements. Ceci dit…
– Quoi donc ?
– Je sais que nous n’avons pas la fertilité des gobelins ou même des humains, et que les naissances sont espacées, rares… que nous préférons penser à l’artisanat, à la bière et aux combats, mais…
– Viens-en au fait !
– Que se passera-t-il lorsque mon enfant aura des enfants ?
– La nature est ainsi faite, ne sois pas troublé par le fait que tes enfants connaissent la chair, ils seront alors adultes, tu es tourmenté par des fantasmes parentaux communs mais inutiles.
– Non, je veux dire… Quels noms auront mes petits-enfants ?
– Le nom que tes enfants choisiront !
– Mais il ne reste plus qu’une syllabe. Comment en supprimer une ?
– Ah.
– Oui.
– C’est donc cela que voulait dire Rhakom lorsqu’il se prononça contre cette loi il y a de cela bien longtemps, comme c’est écrit dans le Livre des Législations.
– Je le crains.
– Mais tu sais bien qu’il faut travailler sur deux générations au moins pour changer notre code de loi.
– J’en ai peur.
– Je vais réunir un conseil à ce sujet, mais je crois que tes enfants auront à trouver une solution qui satisfasse la loi actuelle. Tu devrais dès à présent y réfléchir, afin de les aider à l’avenir.
– Je vais faire ainsi, mon roi.
– Au futur !
– Au futur…