Les vieux livres, c’est bien. Les vieux magazines aussi. Surtout quand ça parle de cinéma !!
J’ai passé un temps fou il y a quelques années à récupérer une grande masse de vieux magazines dédiés à l’aviation. Je ne les trouve plus. Soit je les ai perdus dans le crash semi-récent d’un de mes disques durs, soit je les ai égarés dans les méandres de mes sous-dossiers de sous-dossiers, sur l’un de mes six disque durs restants. Peut-être me faudra-t-il replonger dans les sites d’archive pour dénicher ça à nouveau. C’est relativement important. Moins que la catastrophe climatique qui nous guette. Moins que la guerre, pour sûr. Moins que plein d’autres choses en fait. Ok, c’est dérisoire. Mais j’en ai besoin pour écrire des histoires avec des navions dedans, et qui soient remplies de petites pépites du passé ainsi que d’anecdotes étonnantes ou drôlatiques.
EN ATTENDANT, consolons-nous avec une vieille revue dédiée, quant à elle, au cinéma. Plus précisément, le jeune cinéma, encore balbutiant. Que dis-je, balbutiant, muet ! Et pourtant, si jeune, ce medium savait déjà où récolter des sous :
Le magazine :
Nous sommes ici en train de feuilleter la revue (mensuelle ? hebdomadaire ? les mentions divergent) française nommée simplement “Le film” (trouvé sur Gallica, site de la BNF), et plus précisément le numéro du 15 octobre 1919. Si vous avez des question, vous pouvez les contacter par téléphone. Leur numéro : Nord 28-07.
On y voit en couverture un certain William Fox. Je ne sais pas qui c’est. Vous non plus je suppose, mais j’ai mis un lien vers sa fiche wikipedia, qui nous permet d’apprendre au moins qu’il a produit de nombreux films à l’époque.
Que retrouve-t-on au fil des pages ? Des portraits d’acteurs et d’actrices, tout simplement. Et de nombreuses images faisant la promo de films aujourd’hui difficiles à retrouver. Nombre d’entre eux ont même probablement disparu à tout jamais ? Les autres doivent être stockés dans d’obscurs caves à humidité régulée, en attendant d’être uploadés sur une plateforme de streaming super pointue (à quand le site de l’INA version “très vieux films” ?). On y voit aussi des articles parlant de personnalités du cinéma, voire de petits essais sur les perspectives de cet art. Des réflexions sur la place des USA et de la France dans tout ça, bien sûr. On aimerait pouvoir revenir dans le passé et leur montrer quelque bidules de Christian Clavier et de Stallone, mais on peut pas (pour autant que je sache).
Oh, Gaby
Difficile de passer cinq pages du magazine sans tomber sur la mention d’un certain Signoret, qui n’a aucun lien avec Simone Signoret (qui naîtra deux ans après la parution). Ce Signoret-là est un acteur et metteur en scène natif de Marseille. Voici sa fiche wikipedia (Gabriel Signoret) si vous voulez jeter un œil à sa très abondante filmographie et participation au monde du théâtre. On y apprend d’ailleurs que Simon Signoret (dont c’était le patronyme côté maternel) choisira plus tard ce nom de scène parce qu’il était déjà connu dans le milieu du cinéma. Toujours est-il que notre bon Gabriel semble avoir été aussi inévitable dans ces années-là que totalement oublié aujourd’hui.
Ce magazine nous prouvera aussi que les parisiens n’ont pas attendu la télévision et twitter pour être désagréables !!
En attendant de paraître sur l’écran, les artistes de théâtre et de music-hall s’agitent. Paris s’est trouvé un soir sans spectacles et qu’est-ce, Paris sans spectacles ? une énorme ville de province où l’on s’ennuie, passé neuf heures.
Pierre BERCH
Bon, blague à part, le magazine se termine sur quelques articles à l’intérêt variable, dont je retirerai que monsieur Berch (natif de Paris ?) aurait bien voulu voir des revues de music-hall mêlant film projeté et numéros de chant calés par dessus (l’ancêtre du clip ?) et qu’un autre chroniqueur, Lyonel Robert (natif de Lyon ?), nous a déniché une petite anecdote mignonne.
Tirée du livre Comment j’ai filmé la guerre, de Geoffrey Malins, elle va comme suit :
En 1915, Malins entendit annoncer que la redoute Hohenzollern serait enlevée le lendemain matin à 4h30. Il fut désolé. A cette heure-là il n’y aurait pas moyen de faire la moindre photo. Il se rendit au G.Q.G. et demanda à voir le major général.
– J’ai entendu dire qu’on enlevait demain matin à 4h30 la redoute Hohenzollern, fit-il.
– Et alors, répliqua le général, qu’est-ce que cela peut vous faire ?
– Mais, Sire, à cette heure-là je ne pourrai pas photographier ; ne pourriez-vous pas retarder l’opération d’un couple d’heures ?
Le général se renversa dans sa chaise (note de moi, Enkidoux : ici j’imagine une case dessinée à la Tintin) et riposta sèchement :
– Je me demande un peu pour qui nous faisons la guerre, pour vous ou pour le gouvernement ?
Et il ajouta, tranchant :
– Retournez à votre poste.
Mais à la fin du jour on apprenait que l’opération du lendemain n’aurait lieu qu’à sept heures du matin.
Le lieutenant Geoffrey Martins put prendre de très beaux films.
Une info pour Copy Comic
Ok, je ne vais pas tirer sur l’ambulance, Gad Elmaleh en a déjà pris plein la face. Mais je ne puis m’empêcher de me demander si ce sketch filmé nommé L’homme Blond n’aurait pas un rapport avec…
Conclusion quelque peu gothique
Je vous laisse sur l’image du film que j’aimerais le plus voir parmi les nombreux dont le magazine fait la publicité. D’une série nommée Serpentin et avec un certain Marcel Levesque. On dirait du Famille Adams avant l’heure.
Tu crois qu’on a pas compris que le seul but de cet article est de critiquer Paris et faire de la pub à Marseille ?
Par contre je suis pas sûr que le portrait illustre à merveille “l’as du rire” qu’était apparemment ce Marcel Levesque, mais ça donne bien envie de voir Serpentin c’est sûr.
Ah, et je suis d’avis qu’on conserve le mot pubiclité, je le trouve assez érotique.
Ok, go utiliser pubiclité un peu partout.
Concernant Serpentin, oui j’aimerais beaucoup le voir. Est-ce possible ou est-ce perdu à jamais ?!