J’espère que par réflexe vous aurez d’abord lu « Relire Proust », tout dépend peut-être de la fréquence à laquelle vous écoutez France Culture. Je n’ai pas vraiment lu Proust (j’avais prévu de le faire pour mes 30 ans mais mon ex de l’époque me l’avait défendu), donc je peux pas prétendre re-lire le bonhomme. De toute façon, ce n’est pas vraiment le sujet, je voulais juste m’amuser de ce type d’expression ya-pas-plus-bourgeoise avant d’aller moi-même vers une sentence de vieux con : PHONES ARE BAD!

Bien loin de moi (aujourd’hui en tout cas) l’idée de me lancer dans un pamphlet contre la société de consommation et de l’ère des « contenus » myriadesques. Simplement une constatation personnelle, depuis deux ou trois ans je suis de plus en plus attiré par mon téléphone. Je suis « presque quinqua » (j’en rajoute un peu) donc j’y passe sans doute moins de temps que nos ados actuels (non je dirai pas « d’jeunesss » ah ben si trop tard déso pas déso), mais ça va jusqu’à me happer pendant que je marche. Et la marche, c’est mon truc, tu vois (je vous vouvoie globalement mais là ça faisait genre pendant quelques secondes on est en train de se taper la discute sur un trottoir). Je marche beaucoup, j’aime bien ça, j’aimerais le faire en silence mais la vie est un chienne, tu sais (cf. parenthèse précédente, et à vous de voir si vous voulez rajouter un « toi-même » avant le « tu sais »).

Pour tout dire, il m’est arrivé deux ou trois fois de me prendre un panneau de signalisation dans le front (je ne suis pas très grand, mon nez ne risque rien) alors que mon regard était plongé je ne sais quel jeu mobile ou mini-vidéo instagrammesque.

Déjà, même chez moi, je constate depuis bien longtemps que je ne peux plus travailler en silence, chose que je faisais il y a fort longtemps mais qui fut remplacée par des sessions d’écriture sur fond musical. Ce dernier a fini par laisser place à des vidéos où ça blablate mais forcément c’est moins indiqué pour les moments de concentration. Tout va à YOLO, je vous le dis.

Dans une démarche molle de reconquête de moi-même (Vindica Te Tibi, aurait dit Sénèque), j’ai donc récemment entrepris de relire ces quelques mini-bouquins qui traînent dans ma bibliothèque depuis de longues années. Je parle principalement ici des éditions Mille et une nuits et Esprit Frappeur. De tous petits formats que je peux lire en marchant. Je me prendrai toujours des panneaux, mais en m’instruisant (peut-être même que ça va imprimer le savoir d’autant plus vite et fort).

J’ai commencé en relisant Le Champignon divin de l’immortalité, suivi de « Qu’était le soma des aryens? » de Robert Gordon Wasson, qui a étudié avec sa femme Valentina Pavlovna Guercken le rôle des champipis dans la spiritualité humaine. Le couple avait commencé par constater comment la Russie était mycophile, pendant que les USA restaient mycophobes. Et ça ne vous avance pas à grand chose, mais si tombez dessus lisez-le, c’est sympa comme tout. J’en ai lu la moitié en allant au boulot. L’autre moitié en revenant. Elle est pas belle la vie ?

J’en ai d’autres de Flaubert, Epictète, Rimbaud, etc. Mon préféré est un livre de Robert Chesnais, intitulé SDF, truands et assassins dans le Paris du Roi-Soleil. Une pépite que je me garde pour un peu plus tard. Là je suis sur les Cinq lettres d’Égypte de Flaubert. C’est très bien écrit, bien sûr (Flaubert à dix-sept ans écrivait un texte, Mémoires d’un Fou, qui m’a fortement marqué). Mais ce qui est décrit reste dégueulasse. Quelque part, il me paraît bon de savoir comment vivaient les gens de 1850, néanmoins on peut dire que ce n’était pas glorieux. Je ne sais pas comment résumer ça en quelques mots, ça méritera sans doute un billet.

Ces quelques mini-livres, je les ai déjà lus néanmoins, et ça ne me tiendra pas longtemps. J’ai passé une commande d’une quarantaine d’autres petits volumes dans le genre chez Gibert. Et pour faire bonne mesure j’ai ajouté le tome 1 des aventures du Pyro-Barbare de Bob Lenon. Les livres-jeux c’est cool aussi, hein.

Je reviendrai parler de mes différentes lectures courtes et pédestre. Ces péripapéties, pourrait-on dire peut-être.

En attendant, relisez Prout et bonjour chez vous.
Enkidoux

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